Commentaire du président de SolSuisse

L’État contrôle plus d’un quart de tous les prix – personne en Europe n’exerce autant d’influence sur le marché que la Suisse

Auteur: René Bossert, président de SolSuisse

L’office statistique de l’Union européenne tient un indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH). Comme la Suisse, qui n’est pas membre de l’UE, communique elle aussi sagement ses chiffres chaque année, il s’avère que dans aucun autre pays européen l’influence de l’État sur les prix à la consommation n’est aussi élevée qu’en Suisse.

Kommentar vom Präsidenten BodenSchweiz, René Bossert - Verband BodenSchweiz

L’économie de marché libre n’est donc plus aussi libre depuis longtemps. En Suisse, près de 29 pour cent de tous les prix sont administrés par l’État. C’est plus du double de la moyenne européenne, qui est de 12%. Nos voisins directs se situent encore plus bas que la Suisse, avec 13 pour cent (Allemagne), 15 pour cent (France), 9 pour cent (Autriche) et seulement 7 pour cent (Italie).

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Concrètement, que sont les prix contrôlés par l’État?

La liste est longue et jamais exhaustive. Il s’agit de choses banales comme les cigarettes, mais aussi de domaines importants comme le marché du logement, les produits agricoles, le système de santé, les transports publics, pour n’en citer que quelques-uns. En fait, l’État ne devrait intervenir que là où il y a une véritable défaillance du marché. L’éducation est un exemple typique de défaillance du marché. Le marché exige des personnes hautement qualifiées, mais n’est pas en mesure de les former seul.


Les conditions d’embauche des collaborateurs de certaines entreprises ou branches peuvent également être régies par l’État, par exemple lorsque les cantons édictent des contrats-types de travail avec des prescriptions minimales ou que les cantons et les villes imposent des salaires minimaux. Ma commune voisine, Winterthour, a récemment introduit un salaire minimum. Si cela fait école, je dois désormais vérifier avant chaque commande si je respecte encore les salaires minimaux dans la région/commune concernée, en plus de nombreux autres. Comment pouvons-nous, en tant qu’entrepreneurs, nous défendre contre une telle «mascarade»? En négociant une convention collective de travail avec nos partenaires sociaux et en la faisant déclarer de force obligatoire générale. Je ne m’explique donc pas pourquoi certains collègues de la branche s’opposent encore à une CCT. C’est le seul moyen de se défendre contre les interventions de l’État.


Soutenons donc tous SolSuisse dans sa lutte pour des conditions équitables et conformes au marché pour nos collaborateurs. Des conditions que nous, entrepreneurs, négocions avec le partenaire social, et non pas avec des bureaucrates gauchistes et studieux dans les bureaux de l’administration.


Être libéral, c’est assumer des responsabilités. Être entrepreneur, c’est aussi assumer une responsabilité sociopolitique. Notre CCT Suisse Alémanique arrive bientôt dans sa phase finale. Venez à notre assemblée générale le 4 avril 2025. J’informerai personnellement chaque membre de la situation la plus récente. Cela en vaut la peine, car il s’agit de votre entreprise. Ou bien l’État devra-t-il bientôt gérer les entreprises de pose de revêtements de sol comme il gère la Poste?